J.ACCR VOLUME 47 (2023)

Evaluating the Suitability of Two Sacrificial Anti-Graffiti Polysaccharide Coatings for Use on Outdoor Contemporary Murals

Laurence Gagné

Cette recherche étudie, par le biais d’essais en laboratoire, le rendement du PSS 20 et de l’APP S, deux revêtements anti-graffiti sacrificiels à base de polysaccharides utilisés pour la protection des peintures murales extérieures contemporaines. Les propriétés de ces revêtements, telles que décrites par leurs fabricants, sont prometteuses pour les applications de conservation : facilement réversibles, transparentes, non toxiques, biodégradables et compatibles avec la plupart des surfaces, y compris les surfaces peintes. Des maquettes de briques d’argile et de panneaux de ciment ont été enduites d’apprêt, peintes puis recouvertes de PSS 20 et d’APP S. Certaines maquettes n’ont pas été vieillies, alors que d’autres ont été vieillies artificiellement pendant 9 et 29 heures. Toutes les maquettes ont ensuite été marquées avec de la peinture en aérosol ou au feutre permanent. L’efficacité de l’élimination des graffitis par lavage sous pression sur les revêtements vieillis et non vieillis ainsi que l’impact sur les supports peints ont été évalués à l’aide de techniques de colorimétrie et de microscopie. Les deux revêtements ont montré des résultats prometteurs sur les maquettes non vieillies et vieillies pendant 9 heures au niveau de la facilité d’élimination des graffitis et d’altération minimale de la couleur des supports peints. Après un vieillissement artificiel de 29 heures, les revêtements étaient nettement moins efficaces en matière de protection contre les graffitis. Les revêtements sont facilement réversibles à l’eau tiède et sous pression modérée à condition de les humidifier et les laisser gonfler au préalable; l’intervention ne cause alors pas ou peu de dommage en surface (selon la texture). Depuis que ces recherches ont été entreprises, le PSS 20 a été utilisé avec succès par notre entreprise privée pour la protection de sculptures extérieures et d’art public en pierre, métal et bois vernis. Cette expérience a confirmé qu’un revêtement anti-graffiti à base de polysaccharides peut assurer une protection appropriée des surfaces patrimoniales menacées par les graffitis.

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J.ACCR VOLUME 47 (2023)

Tear Repair of an Angelique Merasty Birch Bark Biting

Melissa Allen, Emy Kim, Megan Creamer

Le mordillage de l’écorce de bouleau est une pratique traditionnelle dans diverses communautés autochtones d’Amérique du Nord depuis des générations. Elle consiste à comprimer délicatement avec les dents des marques dans une mince écorce de bouleau de simple épaisseur, ce qui permet d’obtenir une image symétrique. Une œuvre d’Angelique Merasty (1924–1996), artiste crie, a été apportée au laboratoire de restauration des artefacts de l’université Queen’s en 2021 en raison d’une déchirure qui fendait le tiers droit de l’image. En l’absence de documentation sur la réparation structurelle des morsures d’écorce de bouleau, un plan de traitement a été élaboré à partir de recherches historiques sur la pratique de Merasty, d’études générales sur la restauration de l’écorce de bouleau, de méthodes d’imagerie, d’analyses microscopiques, et d’essais sur des échantillons d’écorce de bouleau fraîche et âgée. En s’inspirant des techniques développées pour la réparation des déchirures dans les peintures sur toile, le papier et les textiles, des tests d’adhésifs, de supports et de méthodes d’application ont été effectués pour déterminer les options de traitement. Les résultats ont été évalués en fonction de la résistance, de la maniabilité, de l’impact esthétique, de la flexibilité, du risque potentiel et de la possibilité de retraitement. La méthode de réparation des déchirures choisie utilise des fils de soie très fin enduits de Lascaux 498 HV et appliqués par une technique de thermofixation. Ces fils ont fourni la résistance à la traction nécessaire pour limiter les déchirures et les pertes ultérieures, ainsi qu’une visibilité minimale pour permettre l’exposition potentielle des deux côtés.

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J.ACCR VOLUME 47 (2023)

Technical Note on Creating Silica Gel Cassettes In-house

Erika Range, Leslie Hutchinson

Cette note technique présente un processus illustré et détaillé pour fabriquer des cassettes rechargeables de gel de silice à partir de chutes de feuilles acryliques et de textile non tissé Reemay. Cette technique a été développée par les restaurateurs d’Ingenium – Musées des sciences et de l’innovation du Canada comme alternative abordable et écologique aux cassettes commerciales. Ces cassettes réutilisables offrent une alternative plus robuste et efficace aux pochettes cousues. L’installation des cassettes sur leur bord étroit maximise la surface et la circulation d’air, permettant une réponse plus rapide du gel de silice lors des changements d’humidité relative. Les restaurateurs d’Ingenium ont créé des tailles standardisées pour faciliter l’utilisation de ces cassettes, et les ont trouvées avantageuses lors d’expositions itinérantes.

Télécharger: JACCR47 Range & Hutchinson

J.ACCR VOLUME 46 (2021–22)

Extracting Isinglass from Fresh Air Bladders of Sustainable Canadian-sourced Wild Atlantic Sturgeon

Jennifer E. Cheney

Le choix de la colle d’esturgeon (isinglass) dans les traitements de restauration pourrait être plus pratique si des sources de colle plus économiques et écologiquement durables, de qualité comparable aux sources européennes traditionnelles, devenaient disponibles. Cet article décrit la transformation de vessies natatoires brutes d’esturgeons sauvages de l’Atlantique du Nouveau-Brunswick, Acipenser oxyrinchus, en collagène séché, et du collagène en pellicules d’isinglass, ainsi que les rendements en pourcentage qui en résultent à trois températures d’extraction. La colle provenant de cette source a été utilisée par l’auteure depuis 2010 dans un nombre limité de traitements de restauration, y compris la consolidation de peinture instable et, en combinaison avec la pâte d’amidon de blé, pour la méthode de réparation des déchirures fil par fil de Heiber. Si les recherches en cours et futures continuent de démontrer que l’isinglass de cette espèce d’esturgeon et d’autres espèces, obtenues à partir de pêcheries plus locales et réglementées, est de qualité comparable à celle des sources traditionnelles, elles pourraient devenir les sources privilégiées de ce précieux matériau de restauration.

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J.ACCR VOLUME 46 (2021–22)

Metamorphosis: Moving, Rehousing and Transforming Access to the Indigenous Studies Collection at the Royal Saskatchewan Museum

Victoria Kablys, Emilie Demers, Alicia Ghadban-Friesen

En 2019, le Musée royal de la Saskatchewan a entrepris un projet de réorganisation de sa collection d’Études autochtones en suivant la méthode RE-ORG. Cette collection était hébergée de manière sous-optimale dans une salle d’entreposage équipée de mobilier inadéquat et surchargé. L’accès était entravé par la configuration physique de l’entreposage, les méthodes d’entreposage des objets et les lacunes dans la gestion des collections. Une évaluation RE-ORG de l’espace, du mobilier d’entreposage, de l’équipement, de la collection, du système de documentation et du cadre administratif a permis la planification et la mise en oeuvre de la réorganisation de l’entreposage, un inventaire complet avec une évaluation de l’état de la collection, ainsi que la gestion globale des ressources. Des améliorations ont été apportées à la configuration physique de l’entreposage en remplaçant une grande partie des étagères fixes par des rayonnages mobiles, en installant des murs grillagés et de nouvelles armoires, en plus de réutiliser certains meubles existants. Des supports d’entreposage ont été conçus et fabriqués pour améliorer la préservation des collections et la facilité d’accès et, dans certains cas, pour faciliter le processus de relocalisation temporaire. Cet article traite de la planification et de la mise en oeuvre de ce projet de réorganisation de l’entreposage et détaille la manière dont les problèmes de préservation des collections ont été résolus pour faciliter l’accès et l’utilisation à court et long terme.

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J.ACCR VOLUME 46 (2021–22)

Materials and Techniques of Louis Dulongpré: Six Religious Paintings from 1805 to 1823

Kate Helwig, Sophie Roberge, Debra Daly Hartin, Jennifer Poulin

Les résultats d’une étude technique de six tableaux religieux peints à l’huile sur toile par Louis Dulongpré sont présentés, en complément de la recherche déjà publiée sur ses portraits. Le tableau le plus ancien, faisant partie du projet, est une oeuvre signée et datée de 1805, tandis que les plus récents datent d’environ 1823. L’examen visuel de chaque oeuvre a été suivi d’un échantillonnage et d’une analyse à l’aide d’une approche multianalytique. Les principales méthodes utilisées sont la microscopie électronique à balayage couplée à la spectrométrie des rayons X (MEB/SRX), la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (IRTF), la spectroscopie Raman et la microscopie en lumière polarisée (MLP). Dans certains cas, la diffraction des rayons X (DRX), la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG-SM) et/ou la pyrolyse suivie de la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (Py-CG-SM) ont également été utilisées. Les données techniques de ces tableaux religieux de Dulongpré, ainsi que celles de l’étude précédente sur ses portraits, peuvent contribuer aux recherches sur l’attribution et éclairer les futurs traitements de conservation-restauration.

Télécharger: JACCR46 Helwig et coll.

J.ACCR VOLUME 46 (2021–22)

Critiques de livres

Conservation Concerns in Fashion Collections: Caring for Problematic Twentieth-Century Textiles, Apparel, and Accessories / Properties of Plastics – A Guide for Conservators / Contemporary Issues in Book and Paper Conservation

Télécharger: JACCR46 Critiques de livres

J.ACCR VOLUME 45 (2020)

Materials and Techniques of Louis Dulongpré: Selected Oil Portraits from 1800 to 1826

Kate Helwig, Debra Daly Hartin, Jennifer Poulin, Stephanie Barnes, Carl Bigras

Les résultats d’une étude technique de douze huiles sur toile de Louis Dulongpré sont présentés. Chaque oeuvre a reçu un examen visuel détaillé ainsi qu’une prise de photos techniques et de radiographie. La composition et la stratigraphie des couches de préparation et des couches picturales ont été déterminées en analysant des échantillons microscopiques. L’analyse a été entreprise avec une approche multianalytique. Les méthodes principales utilisées sont la microscopie électronique à balayage couplée à la spectrométrie des rayons X (MEB/SRX), la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier (IRTF), la spectroscopie Raman et la microscopie en lumière polarisée (MLP). Dans certains cas, la diffraction des rayons X (DRX), la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (CG-SM) et/ou la pyrolyse suivie de la chromatographie gazeuse couplée à la spectrométrie de masse (Py-CG-SM) ont été également utilisées. Le tableau le plus ancien faisant partie du projet est un portrait d’Isaac Todd, datant de 1800, tandis que les plus récentes sont des portraits de Joseph Papineau, Jean Dessaulles et Antoine Girouard, datant d’environ 1825–1826. Des tendances générales des matériaux et techniques sont discutées, ainsi que quelques changements notables dans les matériaux utilisés au cours de la période étudiée. Des relations entre certains tableaux étudiés ont été établies en combinant l’information des examens visuels avec les résultats des analyses scientifiques.

Télécharger: JACCR45 Helwig et coll.

J.ACCR VOLUME 45 (2020)

Disinfection of Photographic Materials with Ethanol Vapours: Preliminary Evaluation of the Effects on Chromogenic Prints

Chloé Lucas, Greg Hill, Nancy E. Binnie

La biodégradation des collections photographiques par les moisissures est un problème récurrent. En 2017, Lucas et al. ont démontré que l’exposition de photographies à des vapeurs d’éthanol-eau (70:30 v/v) pendant deux heures tue cinq des espèces fongiques les plus répandues dans les collections photographiques. Le but de ce projet était d’évaluer les éventuels effets secondaires de ce traitement sur les tirages à développement chromogène. Soixante photographies historiques non moisies, réparties par décennie des années 1940 aux années 2000, ont été exposées aux vapeurs d’éthanol-eau dans de petites chambres de solvants. Les effets du traitement ont été évalués au moyen de mesures spectrophotométriques et d’observations visuelles de la couleur, de la brillance de surface et de la planéité. Les mesures ont indiqué un changement de couleur sur la majorité des échantillons traités. L’ampleur du changement de couleur variait en fonction de la date de production de l’échantillon. Les échantillons des années 1980 et 2000 présentaient le pourcentage d’altération après traitement le plus élevé (89 %), avec un changement de couleur significatif et, dans la plupart des cas, des changements de couleur visibles à l’oeil nu (67 %). Les échantillons des décennies précédentes ont été moins affectés par le traitement, tant en ce qui concerne le pourcentage d’échantillons affectés que l’ampleur du changement de couleur.

Télécharger: JACCR45 Lucas et coll.

J.ACCR VOLUME 45 (2020)

A Survey of the Use of Cambridge White by Canadian Artists

Marie-Claude Corbeil, Eric J. Henderson, Susan Walker

Des recherches précédentes de l’Institut canadien de conservation (ICC) ont démontré que Tom Thomson et les artistes du Groupe des Sept ont abondamment fait usage d’un pigment blanc constitué de sulfate de plomb (PbSO4) et de blanc de zinc (ZnO) combinés dans des proportions spécifiques : New Flake White de Cambridge Colours, ou blanc de Cambridge. L’obtention de preuves quant à l’utilisation du blanc de Cambridge par l’artiste canadienne Kathleen Munn et des recherches dans les archives ont soulevé des questions concernant son emploi par d’autres peintres canadiens. Par conséquent, un sondage sur l’utilisation du pigment a été entrepris sur place au Musée des beaux-arts du Canada (MBAC), lequel ciblait des tableaux exécutés pendant la période allant de 1894, quand Madderton & Co. a commencé à produire la peinture, à 1943, quand la compagnie a été dissoute. Les tableaux sondés ont été analysés à l’aide de deux techniques d’analyse non destructives, la spectrométrie de fluorescence des rayons X avec un appareil à main et la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier avec un appareil portable. Cet article présente les résultats du sondage ainsi que la compilation des résultats obtenus pour d’autres tableaux canadiens datant de la période concernée analysés auparavant à l’ICC. Sur la base des résultats obtenus pour 88 tableaux de Tom Thomson et du Groupe des Sept et de 128 tableaux d’autres artistes canadiens, il est clair que Tom Thomson et le Groupe des Sept demeurent les principaux utilisateurs du blanc de Cambridge identifiés à ce jour. Bien qu’un nombre relativement restreint d’autres artistes canadiens aient été sondés dans cette étude, les résultats indiquent que le blanc de Cambridge était surtout utilisé dans la région de Toronto, où le pigment était vendu, et que les artistes qui l’employaient étaient proches du Groupe des Sept.

Télécharger: JACCR45 Corbeil et coll.