J.ACCR VOLUME 22 (1997)

Les matériaux d’Alfred Pellan

Marie-Claude Corbeil, Elizabeth Moffatt, David Miller

À l’occasion d’une exposition rétrospective de l’œuvre d’Alfred Pellan, organisée conjointement par le Musée du Québec et le Musée d’art contemporain de Montréal, les matériaux de 29 œuvres, exécutées entre 1928 et 1966, ont été analysés par microscopie électronique à balayage couplée à la spectrométrie des rayons X, diffraction des rayons X, spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse, et microscopie en lumière polarisée. Les données concernant les supports, les préparations, la peinture (pigments et liants) et les vernis sont présentées. Pellan a utilisé des matériaux très variés, sans parler des matériaux non conventionnels qu’il incorporait à sa peinture. Lorsqu’il peignait sur toile, il semble qu’il ait peint surtout sur des toiles de lin ou de coton et qu’il ait utilisé indifféremment les toiles préparées du commerce ou des toiles vierges qu’il préparait lui-même. Parmi les pigments, on retrouve des pigments traditionnels, comme le vermillon, les ocres, l’outremer, le noir d’os; des pigments du XIXe siècle comme l’orange et le jaune de cadmium, le vert Véronèse, le violet de cobalt; et finalement une grande variété de pigments organiques mis au point au XXe siècle, comme le rouge de toluidine, les jaunes hansa, le rouge para chloré. Dans les œuvres sur toile ou sur panneau, le liant employé est toujours une huile siccative, de l’huile de lin, de l’huile de carthame ou de l’huile de pavot. Par contre pour les œuvres sur papier Pellan utilisait volontiers différentes techniques comme la peinture à l’huile, l’aquarelle et l’encre pour créer des « techniques mixtes ». L’analyse des matériaux a fourni des renseignements sur certains problèmes de conservation des œuvres de Pellan.

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